Sur le modèle de Fluctuart, Quai de la Photo se veut un lieu à la fois artistique et festif. Ce centre flottant ouvre bientôt à Paris, sur la Seine, avec une exposition de Martin Parr.
Quai de la Photo, un nouveau centre d’art flottant dédié à la photographie, ouvrira ses portes à Paris à la mi-juillet. Installé sur la Seine, au pied du pont de Bercy, il proposera des expositions gratuites de photographes confirmés et émergents, une librairie, des ateliers et des conférences. On pourra également y boire et se restaurer. Le photographe britannique Martin Parr, célèbre pour son travail sur le tourisme de masse, ouvre les festivités avec ses réjouissantes images de plages.
« Notre raison d’être est d’ouvrir la culture à tous », explique Géraud Boursin, un des quatre initiateurs de Quai de la photo et aussi fondateur du centre d’art urbain Fluctuart, installé depuis quatre ans au pied du pont des Invalides et dédié au street art. « Nous avons le même principe ici, faire découvrir des artistes de la photographie contemporaine au plus grand nombre gratuitement. C’est aussi un lieu festif, un lieu hybride où l’artistique et le festif sont réunis », précise-t-il.
Il devrait y avoir quatre à cinq expositions de deux à trois mois par an, dans ce lieu qui veut notamment aider de jeunes photographes sur le chemin de lieux plus institutionnels. Les expositions seront gratuites, avec des visites guidées gratuites. Mais « on espère que ce ne sera pas seulement un lieu pour démocratiser la photo, que ce sera aussi un rendez-vous de la profession », remarque Pierre-Yves Mahé, fondateur et directeur de l’école de photographie Spéos et autre membre de l’équipe. Un studio professionnel installé sur le bateau pourra accueillir des photographes en résidence.
Le lieu vivra grâce aux revenus générés par des événements privés et par la partie bar et restauration. Six mois par an, d’avril à octobre, celle-ci s’étendra en terrasse sur le quai devant le bateau. Cet espace extérieur est déjà ouvert et accueille des photographies de Clémentine Schneidermann, qui expose son travail sur les fans d’Elvis Presley au Pays de Galles.
À l’entrée du grand bateau en verre et en bois on retrouvera la librairie de photographie La Comète, qui était installée depuis 15 ans dans le 10e arrondissement, rue des Récollets. Dans une marina intégrée, de petits bateaux proposeront des croisières sur la Seine, pour découvrir et photographier Paris sous un autre angle (activité payante).
À l’étage en dessous une galerie de 120 m2 accueille les expositions. Quai de la Photo ouvre sur Life’s a Beach de Martin Parr, qui pose son regard à la fois tendre et ironique sur les stations de bord de mer depuis les années 1970, d’abord en Angleterre puis tout autour du monde. « J’ai fait des expositions dans beaucoup d’endroits insolites, sur des plages, dans des wagons de chemin de fer, mais il m’a fallu 50 ans pour exposer sur un bateau », s’amuse le célèbre photographe britannique.
« J’ai toujours utilisé la plage comme un laboratoire d’expériences », raconte-t-il. Il a commencé en noir et blanc à Blackpool et Scarborough, dans les années 1970-1980. Mais ici, ce sont une soixantaine d’images en couleur qui sont exposées. « Quand j’ai commencé la couleur, je suis allé à New Brighton, où j’ai réalisé le projet The Last Resort, pour lequel j’ai utilisé pour la première fois un appareil 6×7. » Sur les plages, il a expérimenté le flash circulaire et différents objectifs, du très grand angle au macro ou au téléobjectif. « Ça donne des sensations différentes, vous pourrez voir les changements si vous examinez attentivement » mes images, dit-il.
S’il est surtout un habitué des plages anglaises, il a aussi photographié les bords de mer en Italie, au Brésil, en Inde… « C’est fascinant de voir les différentes façons de s’habiller ou de se comporter sur la plage à travers le monde. En Inde, les femmes restent tout habillées malgré la température de 35°, vous ne verrez jamais une Indienne en bikini, même les plus jeunes. Au Brésil, c’est le contraire, les femmes y portent le moins de tissu possible. » Et puis sur les plages indiennes, « on prend beaucoup de selfies ». Sur les plages anglaises frisquettes on lit ou on dort parfois tout habillé aussi, ailleurs, on bronze avec des lunettes bizarres pour se protéger les yeux…
Quai de la Photo, 9 port de la Gare, Paris 13e
Ouverture mi-juillet
Terrasse ouverte 7 jours sur 7 de midi à minuit
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