Décès du directeur artistique de Toros y salsa à Dax : François Charpentier était « un homme passionné et passionnant

Il se savait malade. Il se sentait partant. Lors d’une journée surprise que lui avaient organisée ses amis et des membres de Toros y salsa, le 14 octobre dernier, François Charpentier s’était ouvert à son « acolyte » Pascal Dagès, avec qui il partageait la parentalité de ce festival dacquois.

Ce jour-là, « on a discuté un peu…

Il se savait malade. Il se sentait partant. Lors d’une journée surprise que lui avaient organisée ses amis et des membres de Toros y salsa, le 14 octobre dernier, François Charpentier s’était ouvert à son « acolyte » Pascal Dagès, avec qui il partageait la parentalité de ce festival dacquois.

Ce jour-là, « on a discuté un peu tous les deux », se souvient avec émotion l’adjoint au maire. « Ça m’a touché parce qu’il m’a dit : ‘‘Pour 2024, la programmation est quasiment faite, mon épouse est au courant. Tu sais, Pascal, ce sera peut-être mon festival posthume.’‘ Malheureusement, il avait raison, reprend Pascal Dagès. C’est un beau personnage qui est parti. »

« C’est un beau personnage qui est parti »

Atteint d’un cancer depuis plus d’un an, François Charpentier, directeur artistique de Toros y salsa, est décédé dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 novembre 2023, à l’âge de 63 ans. Le Béarnais, géologue de métier, était « un homme passionné » et « passionnant », décrit Pascal Dagès.

« La salsa m’a emporté »

« La salsa m’a emporté », disait François Charpentier lors d’une interview en 2016. Éduqué à la musique par son grand frère, l’adolescent était ressorti fasciné d’un concert de Ray Barretto à Bayonne dans les années 1970. Au fil des années, le Palois était devenu intarissable sur la salsa. Il en parlait avec ardeur.

La maladie l’avait empêché de pouvoir participer à la présentation à la presse de l’édition 2023, mais l’année précédente, alors que le festival retrouvait sa salsa après deux ans d’absence liée au Covid, il exprimait la joie d’avoir programmé un retour des musiciens dans le parc des arènes. « À Toros y salsa, comme je dis toujours, on n’a pas de pétrole mais on a des idées. On essaie de couvrir tous les rythmes qui sont pléthores. On va naviguer entre le latin jazz, le soul cubain, la descarga et la salsa pure, il n’y a qu’ici que vous trouvez ça », vantait-il en 2022.

Lors de cette conférence de presse, François Charpentier et Pascal Dagès avaient affiché une complicité. « Je suis extrêmement content de retrouver mon acolyte Pascal. Mes cheveux sont plus gris ; toi, tu en as un peu moins. Ce festival, c’est notre bébé depuis des années », témoignait le Palois.

L’histoire remonte à 1995. À l’époque, Pascal Dagès est président du Comité des fêtes de Dax. « Les maires Yves Goussebaire-Dupin et Jacques Forté m’avaient chargé de trouver une animation autour de la corrida de septembre, qui perdait petit à petit des spectateurs. J’étais parti sur ce que je savais faire : organiser une mini-feria avec des bandas. Mais ça ne me satisfaisait pas car je ne me trouvais pas très original », retrace l’élu dacquois.

Et un jour, alors qu’il écoute Radio Dax océan en sortant du travail, dans la foulée de l’émission taurine, il se concentre sur une interview autour de la salsa, d’un programme qu’il apprécie particulièrement. François Charpentier y partageait son envie d’un festival dans les Landes. Ainsi allait naître Toros y salsa.

Obsèques

Recueillement mardi 14 novembre à 15 h 45 au crématorium de Pau. Ni fleurs, ni plaques, mais une boîte à dons pour La Ligue contre le cancer.