Bordeaux : ressources humaines, programmation artistique… nouvelles tensions à l’Opéra

L’article 40 du code de procédure pénale stipule que « toute autorité constituée qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenue d’en donner avis au procureur de la République ». C’est cet article que Fabien Robert va invoquer pour faire un signalement à la justice sur la gestion de l’Opéra de Bordeaux. Ex-adjoint à la Culture et ancien vice-président de l’Opéra, l’élu MoDem siège toujours au conseil d’administration, dont la dernière réunion a été houleuse.

Fabien Robert : « Les cadres nous parlent de situations difficiles. Plusieurs personnes sont en arrêt maladie. »
Fabien Robert : « Les cadres nous parlent de situations difficiles. Plusieurs personnes…

L’article 40 du code de procédure pénale stipule que « toute autorité constituée qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenue d’en donner avis au procureur de la République ». C’est cet article que Fabien Robert va invoquer pour faire un signalement à la justice sur la gestion de l’Opéra de Bordeaux. Ex-adjoint à la Culture et ancien vice-président de l’Opéra, l’élu MoDem siège toujours au conseil d’administration, dont la dernière réunion a été houleuse.

Fabien Robert : « Les cadres nous parlent de situations difficiles. Plusieurs personnes sont en arrêt maladie. »
Fabien Robert : « Les cadres nous parlent de situations difficiles. Plusieurs personnes sont en arrêt maladie. »

Archives Thierry David/ « Sud Ouest »

Il y était question d’une réorganisation de la gouvernance, avec la suppression du poste d’administrateur général et la création d’un poste de directeur général adjoint. Ce que Fabien Robert considère comme un « licenciement déguisé » d’Olivier Lombardie, « alors que celui-ci a toujours fait preuve d’un vrai professionnalisme durant les cinq années (2016-2021, NDLR) où il a secondé Marc Minkowski ».

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Une décision contre laquelle le syndicat CGT avait voté, « mais c’était un vote de principe », explique Tristan Liehr, représentant du personnel. « Cette réorganisation impliquait un licenciement ; nous ne pouvions pas être d’accord. Pour le reste nous sommes favorables à un organigramme qui sorte d’une direction à deux têtes. »

Si Olivier Lombardie, tenu à son droit de réserve, ne souhaite pas s’exprimer, Emmanuel Hondré, directeur de l’Opéra, justifie cette réorganisation par la nécessité de « repenser nos outils de suivi. Avec les chocs inflationnistes, nos tutelles (Ville, État et Région) ont besoin de plus d’indicateurs de pilotage pour évoquer notre avenir. Il y a toujours des désaccords lorsqu’on remanie. Mais l’immobilisme crée aussi sa forme de mal-être. »

« Nos élus nous écoutent »

En attendant, le mal-être semble bien réel chez une partie des salariés. Un courrier de personnels techniques adressé au printemps dernier à la présidence de l’Opéra fait état d’une « situation alarmante » due à des « projets plus complexes à mettre en place dans des délais toujours plus courts ». Ce, alors que « le non-remplacement des agents est devenu la norme, même pour les postes qui semblaient essentiels ».

Emmanuel Hondré : « Il y a toujours des désaccords lorsqu’on remanie. Mais l’immobilisme crée aussi sa forme de mal-être. »
Emmanuel Hondré : « Il y a toujours des désaccords lorsqu’on remanie. Mais l’immobilisme crée aussi sa forme de mal-être. »

Archives Guillaume Bonnaud/ « Sud Ouest »

« Les projets en ville ou ceux qui nécessitent des écrans sont compliqués à monter et les techniciens n’ont pas le temps de s’adapter, insiste Fabien Robert. Les cadres nous parlent de situations difficiles. Plusieurs personnes sont en arrêt maladie. » Pierre Guillou, représentant FO, indique qu’une docteure en psychologie doit être recrutée et qu’un audit doit avoir lieu. « Mais nos élus nous écoutent, ça n’a pas toujours été le cas. Et ils doivent faire avec des moyens en baisse. Cette institution doit se renouveler, comme elle a su le faire dans le passé. »

« Considérer ces nouveaux projets comme la raison de nos problèmes me semble être une analyse biaisée »

De l’eau au moulin d’Emmanuel Hondré, qui dit vouloir « donner un nouvel élan » à l’Opéra : « Une tension peut être palpable en ce moment au sein de certaines équipes, car nous faisons beaucoup depuis plusieurs mois. Mais considérer ces nouveaux projets comme la raison de nos problèmes me semble être une analyse biaisée. » Et d’en appeler aux tutelles : « Il faut accompagner notre institution et ne pas bloquer cet élan. C’est ce qu’ont commencé à faire la Ville et l’État lors des différentes crises que nous avons traversées. »

Le coût des opéras

Dernier point : la programmation lyrique, qui régresse selon Fabien Robert : « L’an dernier et cette saison on n’a eu que trois productions qui peuvent être véritablement qualifiées d’opéras, avec mise en scène et costumes. Dont une seule,Rusalka’, entre septembre et décembre. Le reste, c’est une création contemporaine, un travail d’école, une comédie musicale par une compagnie invitée et un concert du Chœur. Dans le même temps l’Opéra de Paris a distribué beaucoup de chanteurs que Marc Minkowski avait invités en son temps. Comme Benjamin Bernheim ou Pene Pati, qui ne sont plus à l’affiche à Bordeaux. »

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Emmanuel Hondré considère effectivement que le nombre d’opéras est « insuffisant », mais il rappelle que d’autres établissements n’ont pu en maintenir que deux, pour des raisons de coût. « Le manque de grand format, c’est seulement le résultat de la crise que nous traversons, et c’est un phénomène national. Mais les opéras participatifs pour enfants, les académies d’opéra ou les productions scéniques à l’Auditorium sont aussi des opéras. Le label national les considère bien comme tels. »

Dimitri Boutleux : « Les Bordelais ont montré qu’ils appréciaient les nouvelles initiatives que nous menons. »
Dimitri Boutleux : « Les Bordelais ont montré qu’ils appréciaient les nouvelles initiatives que nous menons. »

Photo « Sud Ouest »

« Les Bordelais ont montré qu’ils appréciaient les nouvelles initiatives que nous menons, comme les retransmissions de spectacles dans les rues, les concerts du Chœur pendant la Coupe du monde de rugby ou les spectacles à la salle du Grand Parc », appuie Dimitri Boutleux, adjoint à la Culture et président de l’Opéra. « J’y vois l’expression d’une modernité. C’est peut-être ça qui déstabilise Fabien Robert. »

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