Tout de noir vêtu, Clément Papillon est matinal en ce lundi matin d’août. Le sourire aux lèvres, le jeune homme qui a grandi à Chelles s’attarde à flâner quelques instants dans le centre-ville de Meaux où, depuis peu, il vient passer régulièrement du temps. Sur son pull-over noir, un immense papillon blanc. « Ce n’est pas moi qui ai fabriqué ce pull, s’amuse-t-il, mais ça aurait presque pu. J’adore les papillons, forcément, je suis très fier de mon nom de famille. J’ai même pensé à me faire appeler uniquement Papillon, et puis je me suis ravisé. »
Âgé de 26 ans, le Chellois vient de sortir son premier ouvrage, un livre auto-édité intitulé « State of my head », en hommage à la chanson du même nom du groupe de métal alternatif Shinedown. Composé de textes, mais aussi de photographies, l’ouvrage revient sur plusieurs des thématiques qui lui sont chères : la lutte contre la LGBT-phobie, le suicide ou encore les droits des femmes. « Ça a été très dur de faire ce projet, entame-t-il. J’ai essayé de trouver des réponses à beaucoup des questions que je me pose, ça m’a pris presque trois ans. J’ai dû tout mettre à plat, parfois avec beaucoup de difficultés, continue-t-il, mais ça m’a fait du bien. »
À lire aussi
Au fil des pages, l’ouvrage dévoile des photographies en noir et blanc très dures, parfois difficilement soutenables. Un choix que revendique le jeune homme : « Ça ne me gêne pas, au contraire. Les sujets sont difficiles, c’est normal que les images le soient aussi. »
Des courts-métrages très personnels
Autodidacte, Clément Papillon travaille également comme réalisateur. Jusqu’ici, le jeune homme compte d’ailleurs à son actif pas moins de cinq courts-métrages : « Alpha Omega », « Petit garçon », « Suicidez-les », « Iris » et « L’abeille ». Tous ont été autoproduits via la société Braw Pictures, qu’il a co-fondée aux côtés de son ami et collègue Alexandre Braun. Là encore, des thématiques similaires se retrouvent : celles de la discrimination, du suicide, de la difficulté à exprimer ses sentiments.
« Un noyau de Chelles dans le monde du cinéma »
Originaire de Chelles, Clément Papillon a effectué sa scolarité au lycée Gaston-Bachelard, dans le même établissement que le réalisateur Martin Jauvat, qui a sorti en mars dernier son premier long-métrage « Grand Paris ». « Avec Martin, on a seulement un an d’écart et à Chelles, tout le monde se connaît, explique Clément Papillon. J’aime beaucoup sa façon d’écrire, même si on n’a pas du tout le même style ! Je suis très fier et heureux de voir qu’il y a un noyau de Chelles qui est en train de faire ses marques dans le monde du cinéma », sourit-il.
« Quand j’étais au lycée en option cinéma à Gaston-Bachelard, je faisais surtout des petits projets pour m’amuser et découvrir le milieu du cinéma, rembobine le passionné. Ensuite, j’ai été à la fac de cinéma à l’université Paris 8 (Saint-Denis), mais je ne suis pas allé au bout, je n’ai jamais été très scolaire. C’est vraiment quand j’ai fait « Alpha Omega » que j’ai eu un déclic. »
Un parcours marqué par sa surdité
Dans ce premier court-métrage, Clément Papillon aborde « tout ce qui le répugne » : le racisme, le réchauffement climatique, l’obsession pour les apparences physiques. Le point de départ de son engagement ? Sa surdité, explique-t-il.
Même si j’ai toujours voulu être considéré comme quelqu’un de normal, me fondre dans la masse, j’ai toujours voulu me battre pour ceux que l’on délaisse, les marginaux
Quelques années plus tard, dans « Iris », l’un de ses derniers courts-métrages d’ailleurs sélectionnés dans plusieurs festivals, le réalisateur aborde la question des discriminations envers la communauté LGBT, des peurs qu’elles peuvent générer. « Pour ce film, je me suis inspiré de mon entourage, confie-t-il, et plus précisément de ma petite sœur lesbienne qui avait du mal à assumer. »
Et de renchérir : « En l’entendant se confier à moi, j’ai été choqué de voir à quel point elle avait peur du regard des autres, de combien c’était difficile pour elle d’en parler. Avec ce court-métrage, j’ai voulu lui rendre hommage. »
Le cinéma comme art-thérapie
Quel que soit le médium sur lequel il travaille, le passionné se dit déterminé à « tendre la main à tous ceux qui en ont besoin« . « Quand on va très mal, on a tendance à penser qu’on est tout seul, mais parfois, il suffit juste de réussir à parler, à s’ouvrir un peu et ça soulage énormément. »
À lire aussi
Dans les prochains mois, le jeune homme a d’ailleurs en tête de réaliser un nouveau court-métrage, à nouveau sur le suicide : « Ce sera le dernier sur cette thématique, explique-t-il. Après ça, je tourne la page, je passe à autre chose. Mais pour ce dernier projet sur le sujet, je veux vraiment choquer un maximum pour que personne ne prenne plus jamais ce sujet à la légère. »
En parallèle de ses projets personnels, Clément Papillon travaille comme photographe à Disneyland où il dit prendre plaisir à capturer des moments de vie qui, parfois, lui inspirent même des idées de films. « De toute façon, je n’abandonnerai pas le cinéma, lâche-t-il. Mes parents ne sont pas du tout dans le milieu artistique et je me suis formé tout seul, mais je sais pourquoi je le fais. Faire du cinéma, c’est ma façon à moi de soigner mes maux, un peu comme une psychologie de l’âme. C’est beaucoup trop important pour que je lâche. »
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.
Cet écrit a été rendu du mieux possible. Au cas où vous projetez de présenter des renseignements complémentaires à cet article sur le sujet « Olivier Perrenoud | Photographe » vous pouvez écrire aux contacts affichés sur ce site. olivierperrenoud.fr vous présente de lire cet article autour du sujet « Olivier Perrenoud | Photographe ». olivierperrenoud.fr est une plateforme d’information qui réunit de multiples informations publiés sur le web dont le domaine principal est « Olivier Perrenoud | Photographe ». Connectez-vous sur notre site olivierperrenoud.fr et nos réseaux sociaux dans l’optique d’être informé des prochaines communications.