Ouverte aux professionnels dès le jeudi 5 octobre, c’est ce week-end quel’édition 2023 du Salon de la Photo va accueillir le gros de ses visiteurs avec l’ouverture au grand public. Sis depuis l’an dernier dans la très belle Grande Halle du parc de la Villette dans le nord-est de Paris, ce salon est d’abord un rendez-vous technique, avec la quasi-totalité des fabricants du monde de l’image représentés. Voici, marque par marque, les produits ou technologies phares que vous ne devez pas rater si vous pouvez vous rendre sur place.
Sony, la machine technologique continue sa course
ZV-E1, A6700, A7C II, A7C R, ZV-1 II : hors optiques, caméras de cinéma et autres accessoires, ce sont pas moins de cinq appareils photo – dont trois 24 x 36 mm – que Sony a lancé depuis le 1er janvier dernier. Face à la remontada de Canon, au couple Z9/Z8 de Nikon et au dynamisme des autres marques, Sony ne fait pas le dos rond et continue d’accélérer. Au risque parfois de perdre les utilisateurs face à ce déluge de références. Mais une chose est sûre : avec plus de 60 optiques disponibles (sans compter l’énorme écosystème des optiques des fabricants tiers) et des boîtiers allant de 12 Mpx à 61 Mpx, la gamme plein format de Sony est de loin la plus riche du marché.
Nikon : Z8, Zf et Plenna au rendez-vous
En matière de prise en main (lire la nôtre ici), le Zf est une franche réussite. Après un Zfc à capteur APS-C bien moins cher et bien plus (trop) plastique, le Zf est un champion de la touche vintage. Son corps en alliage de magnésium n’a pas la froideur des F argentiques des années 70, mais la finition et l’équilibre du poids sont bien là. Quant à « Plenna », la nouvelle optique à portraits de la marque au logo jaune et noir, la voir en vrai en impose. Outre sa taille, c’est sa magnifique lentille frontale et son énorme diaphragme qui font saliver. Mais gare aux gourmands, il s’agit là d’un « caillou » à 3 000 €…
OM System, des téléobjos au super macro
Bien relancée depuis sa revente à Japan Industrial Partners(JIP), l’ancienne division photo d’Olympus vogue désormais seule sous le nom d’OM System. Si l’OM-1 – nouveau capteur empilé, nouveau processeur d’image – et fleuron du Micro 4/3 a été lancé il y a presque 18 mois, le stand de la marque est l’occasion de prendre en main le nouveau M.Zuiko Digital ED 90 mm F3.5 Macro IS PRO lancé en février dernier. Cet équivalent 180 mm est une optique unique dans le monde de la macro, tant est si bien qu’elle est, avec les téléobjectifs, un des arguments massue pour OM System. Avec son petit capteur et sa profondeur de champ supérieure, OM System marque ici des points avec une optique à la puissance de grossissement record et dotée, ce qui est rare, d’un autofocus performant. Pour les amateurs chasse photographique, passer sur le stand offre aussi la chance de pouvoir mesurer l’autre force du système : sa compacité. À l’heure des super téléobjectifs plein format à plusieurs kilos et parfois plusieurs milliers (dizaines de milliers !) d’euros, les objectifs compacts et achetables d’OM System sont un sacré atout.
Fujifilm GFX100 II : le monstre à prendre en main
Si la moitié du stand de Fujifilm est consacré à la star Instax – un écosystème de films et d’appareils instantanés qui font rayonner la marque (et remplissent généreusement les caisses) – la seconde partie est consacrée aux boîtiers numériques. Avec du lourd cette année : il est possible de découvrir le nouveau boîtier moyen format GFX100 II dont vous pouvez déjà lire notre prise en main ici.
Un boîtier doté d’un capteur géant (x1.7 plus grand que le plein format) de pas moins de 102 Mpx. Le salon de la photo est pour les visiteurs l’occasion rêvée de venir toucher la bête à 7999 € (boîtier nu !) et de venir réaliser vous-même quelques clichés RAW de plus de 100 Mo dont l’édition sous Lightroom ou DXO fera chauffer votre PC pendant les longues soirées d’hiver.
Canon, cinq ans de monture RF
Les dernières annonces de Canon dataient du mois de mai dernier – la focale fixe extra fine pour boîtiers à capteur plein format RF 28mmm f/2.8 STM et l’hybride APS-C très grand public, l’EOS R100. Il n’y a donc pas de nouveauté « chaude » sur le stand de Canon, mais cette édition du salon de la photo est cependant l’occasion idéale de faire le point sur les cinq ans de la monture RF plein format. Outre les différents boîtiers que vous pouvez prendre physiquement en main, vous pourrez aussi mesurer sur la place la puissance du numéro un mondial des appareils photo. Parti sur le tard après avoir lancé un premier hybride plein format médiocre (EOS R) fin 2018, Canon se retrouve, cinq ans après ses débuts – et dix ans après le lancement de l’Alpha A7 de Sony – avec un parc optique riche de 34 références (plus deux téléconvertisseurs et des optiques cinéma).
Panasonic et le souffle de la détection de phase
L’année 2023 marque un virage technologique très attendu chez Panasonic. Le dernier des Mohicans de l’autofocus à détection de contraste (épaulé par le DFD ou Depth From Defocus chez Panasonic) qui pilotait tous les boîtiers de la marque depuis 2008 est – enfin ! – complété par l’autofocus à corrélation de phase. En proposant un AF hybride comme le reste de la compétition, Panasonic devrait enfin pourvoir plus facilement s’adresser aux accros du suivi, dans le sport comme dans ma photo animalière. Si le Lumix S5 II et son capteur plein format sont au cœur dela stratégie de la marque, la star le jour de l’ouverture du salon était un boîtier… Micro 4/3 ! Les équipes de Panasonic nous ont en effet avoué que « si le S5 II est le boîtier que nous mettons en avant, nous avons une horde d’utilisateurs qui viennent aussi et surtout voirle nouveau G9 II ! ». Cette petite bombe technologique au gabarit similaire au S5 II succède en effet au Lumix G9, un boîtier qui continue de très bien se vendre malgré ses cinq années de services.
Sigma, son chef charismatique et ses nouveautés
Si vous avez fait partie du public professionnel, vous avezpu croiser le PDG de Sigma, le génial Kazuto Yamaki. Une fois cette figure partie du salon, il vous reste cependant de belles choses à voir sur lestand de l’opticien d’Aizu. À commencer par le nouveau 10-18mm F2.8 DC DN, le petit poucet (tant sur la taille, que sur le prix très modéré de 699 €) des zooms prime ultra grand angle.
Sous verre, vous pourrez aussi croiser le futur 70-200mm f/2.8 DG DN OS | Sports, la troisième pierre angulaire de la trinité d’optiques f/2.8 de Sigma qui couvrira, quand le 70-200 sera lancé, toute la plage focale de 14 mm à 200 mm.Outre les optiques plein format et APS-C des monturesclassiques, les utilisateurs de boîtiers Fujifilm pourront aussi essayer lesoptiques que Sigma consacre à ce format. Outre les optiques qui sont de simplesadaptations (30 mm f/1.4 Contemporary, etc.), il faut aussi noter les trèsattendus 100-400mm F5-6.3 DG DN OS | Contemporary et 10-18mm f/2.8 DC DN |Contemporary.
Tamron, le roi des zooms
Si le patron de Tamron n’a pas fait le déplacement jusqu’en France, les optiques du fabricant japonais sont bien là. Avec en star, son nouveau zoom professionnel pour boîtiers Sony FE, le 70-180 mm f/2.8 Di III VC VXD G2. Une optique qui pourrait faire du bruit : presque deux fois moins chère que le 70-200mm f/2.8 G Master 2 de Sony avec un tarif de 1 500 €, ce 70-180 mm sacrifie 20 petits millimètres en bout de course pour faire un all in technologique. Avec une prise USB-C sur la monture pour régler l’optique ou la mettre à jour via l’app Tamron Lens Utility, ce bijou de 855 g est dopé à l’IA tant pour la stabilisation électronique (gérée en direct depuis l’optique) que pour le suivi AF. La nouvelle formule optique (20 lentilles en 15 groupes) améliore non seulement la qualité d’image, mais aussi les performances en proxiphotographie (distance minimale de mise au point de seulement 30 cm à 70 mm et 85 cm à 180 mm). Et contrairement à la précédente version, l’optique est stabilisée optiquement (en plus de la correction électronique interne donc, ainsi que la stabilisation mécanique des capteurs Sony) et profite d’une horde de joints d’étanchéité. Si Tamron a sur son stand une horde de zooms « pragmatiques » – comprendre pertinents, différents et à tarifs modérés – le roi des zooms a cette année un bien beau joyau.
Les opticiens chinois en embuscade
Si le grand public se précipite rapidement sur les stands des marques connues, on repère cette année des marques chinoises qui sont directement sur les allées. Avec en fleuron Viltrox, un concepteur d’optique depuis 2007 qui commence à proposer des optiques autofocus depuis un petit moment et qui dispose même d’une gamme d’optiques « cinéma » – à tarif fort logiquement très en dessous de la concurrence. Attention au snobisme : pour avoir pris en main les optiques d’abord médiocres et manuelles, puis les premiers modèles AF et à grande ouverture, les « petits » constructeurs chinois progressent à vitesse grand V. Et ce, en proposant des modèles souvent uniques – effets bulles de savon ou très grande ouverture chez TT Artisan par exemple – à des prix bien inférieur à l’inflation japonaise actuelle. Votre mission si vous l’acceptez : regarder les gammes et les vendeurs de cette édition et les comparer à la future édition 2024. Notre pronostic ? Les stands chinois pourraient être bien plus grands l’an prochain…
L’âme de PHOTO s’en est allée
Dans le monde de la presse photo, il y a deux écoles qui se mélangent trop peu : celle des techniciens auxquels Les Numériques appartient, et celle de l’art, des expos, des reportages et des beaux livres auquel Agnès Grégoire appartenait. Véritable phare de la photographie française, la directricede la rédaction du prestigieux magazine PHOTO était tout à la fois journaliste, commissaire d’expositions, membre ou présidente de jurys. Si les mégapixels ne la faisaient pas autant frétiller que nous, cette belle âme n’avait rien en elle de cet élitisme que l’on retrouve parfois dans les milieux artistiques. Accessible, passionnée, souriante, Agnès Grégoire laisse un grand vide. Mais au travers des milliers d’articles et expositions qu’elle a produits et/ou encadré, sa culture et son amour de l’imageresteront avec nous.
Du matériel et des humains
Le salon de la photo est un cadre privilégié en ceci qu’il permet au pro comme au badaud de prendre en main tous les produits de toutesles marques. Mais outre l’aspect de la concentration unique de tout ce matériel, l’intérêt d’un tel événement est à chercher du côté des humains. Des spécialistes de marques en passant par des formateurs certifiés, des témoignages de professionnels tant sur le plan de la technique que du business, les micro-événements organisés tout au long de la journée permettent d’aller plus loin que les ouvertures à f/4 et autres mode ISO automatiques. N’hésitez donc pas à éplucher le programme en détails !
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