Mort d’Erwin Olaf : la photo à corps éperdus

Le photographe néerlandais Erwin Olaf Springveld est mort à l’âge de 64 ans, ce mercredi 20 septembre. Il laisse une oeuvre dense et subversive marquée par l’obsession du corps humain.

Il avait reçu une greffe du poumon il y a quelques semaines et semblait se rétablir. Mais le mercredi 20 septembre, son état de santé s’est soudainement dégradé. Le photographe Erwin Olaf Springveld vient de s’éteindre à l’âge de 64 ans.

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Diagnostiqué à 36 ans d’un emphysème héréditaire, Erwin Olaf  avait appris à jouer avec la maladie, allant même jusqu’à la défier comme en 2009 avec sa série d’autoportraits « I am, I wish, I will be », où il mettait en scène avec humour sa déchéance physique à venir. Une carrure imposante, le regard bleu perçant et tendre, Erwin était obsédé par les corps parfaits, au coeur de son esthétique artistique. 

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Sa série d'autoportraits intitulés « I am, I wish, I will be » : Je suis, je souhaite, je serai

Sa série d’autoportraits intitulés « I am, I wish, I will be » : Je suis, je souhaite, je serai © « I am, I wish, I will be », 2009 © Erwin Olaf , Courtesy Galerie Rabouan Moussion, Paris

Après des études de journalisme à Utrecht, ce fils de représentant de commerce se lance dans la photographie avec succès. En 1988, sa première série noir et blanc « Chess », où se côtoient, dans un ballet étrange et inquiétant, femmes obèses et nains difformes figurant les pièces d’un échiquier, lui vaut le prestigieux prix Young European Photographer.

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Avec « Fashion Victims » il dénonce les dérives de l’industrie de la mode

Dans une provocation constante, à la limite du fétichisme et du sadomasochisme, il écume alors les boîtes gays et s’amuse à briser les tabous, montrant même crûment des sexes nus.

Devenu l’enfant chéri des grandes marques, il n’hésitera pourtant pas en 2000 avec « Fashion Victims » à dénoncer les dérives de l’industrie de la mode. Il s’était assagi avec le temps et en 2019 s’était vu offrir, pour célébrer ses soixante ans quarante ans de carrière, pas moins de deux rétrospectives au Gemeente museum de la Haye. Et consécration ultime, ses œuvres avaient été exposées au Rijksmuseum d’Amsterdam près des tableaux de ces maîtres flamands qui l’avaient tant fasciné lorsqu’il était enfant.

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La crise Covid l’avait profondément touché

Anobli par la couronne, fervent militant de la cause LGBT, il s’est vu décerner en mars 2023, des mains du roi, la médaille d’honneur des Arts et Sciences de la maison d’Orange, marquant ainsi ses liens étroits avec la famille royale dont il a tiré les portraits officiels, non conventionnels, en 2016. 

La crise Covid l’avait profondément touché et lui avait inspiré « April fool 2020 » , série mélancolique où il se représentait en clown triste, déambulant sans espoir dans des parkings désertés et des magasins vides.

En plein confinement, il nous confiait, par Zoom, sa vision pessimiste de l’avenir et sa vive inquiétude pour les générations futures. Trop affaibli, il n’avait pu se rendre en juin dernier à l’inauguration de son exposition au festival « Portraits » sur les bords de l’Allier à Vichy.  L’homme qui n’a jamais cessé de danser au bord du volcan laisse une œuvre majeure, unique et singulière. Et de vraies questions sans réponse sur le monde actuel. 

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