Retour sur la rétrospective de l’œuvre de Zao Wou-Ki ouverte à Hangzhou, la ville qui donna naissance à sa passion pour la peinture.
Par LI YINGXUE
L’odyssée artistique de Zao Wou-Ki, le peintre sino-français internationalement reconnu, commença dans la ville enchanteresse de Hangzhou, il y a 80 ans dans la province du Zhejiang, où sa créativité prit racine et s’épanouit. Aujourd’hui, année du 10e anniversaire de sa mort, ses chefs-d’œuvre ont retrouvé le chemin de leur foyer légitime. The Way Is Infinite: Centennial Retrospective Exhibition of Zao Wou-Ki (« Le chemin est infini : rétrospective centenaire de Zao Wou-Ki ») a ouvert au musée d’Art de l’Académie des arts de Chine, à Hangzhou, en septembre, où elle se poursuivra jusqu’au 20 février 2024. Répartie en 6 sections, l’exposition présente environ 200 des œuvres les plus importantes du peintre, notamment des huiles, des lavis, des aquarelles, des lithographies, des porcelaines peintes et des œuvres littéraires. En tant que programme culturel notable, intégré aux 19èmes Jeux asiatiques de Hangzhou, l’exposition est également liée à l’année de la culture et du tourisme Chine-France en 2024 dans le cadre d’un projet majeur parrainé par le fonds du développement culturel et artistique du Zhejiang.
Gao Shiming, planificateur général de l’exposition et président de l’Académie des arts de Chine, estime que Zao n’est pas seulement un géant dans la lignée de l’académie, mais aussi un fleuron de l’histoire de l’art moderne. « Son œuvre comble le fossé entre les traditions culturelles orientales et occidentales, en créant un style oriental moderniste qui permet à l’esprit sous-jacent de la culture chinoise de s’épanouir sur le terrain fertile de la peinture moderne », déclare M. Gao.
L’œuvre de Zao a trouvé une place de choix dans les collections des 150 principaux musées et galeries du monde entier, notamment le Centre Pompidou, le Tate Modern à Londres et le Metropolitan Museum of Art ainsi que le Museum of Modern Art (MoMA) de New York.
Itinéraire d’un artiste surdoué
Né à Pékin en 1920, Zao Wou-Ki fut admis au Collège national d’art de Hangzhou (aujourd’hui dénommé « Académie des arts de Chine ») en 1935. Diplômé en 1941, il prit un poste d’instructeur dans l’établissement. Dès son enfance, il reçut une éducation et une formation traditionnelles chinoises en calligraphie. Au cours de ses études au Collège national d’art de Hangzhou, il adopta les principes artistiques de Lin Fengmian et de Wu Dayu, qui mêlaient les influences orientales et occidentales ; il fut par ailleurs profondément marqué par l’impressionnisme ainsi que par les peintures de Cézanne, Matisse et Picasso.
En 1948, il part pour la France avec le projet de suivre des études plus poussées. À Paris, ses tableaux étaient des natures mortes exprimant des souvenirs vécus. Cependant, en 1951, alors qu’il habitait en Suisse, il découvrit les toiles de Paul Klee, qui le menèrent à une épiphanie concernant le potentiel créatif de la culture traditionnelle chinoise. Inspiré par les écritures des os oraculaires et les inscriptions sur bronze, il fit de personnages imaginaires des éléments de composition pour représenter la forme et l’espace dans ses tableaux.
En 1985, le ministère de la Culture invita M. Zao à revenir dans son alma mater pour accueillir l’atelier de peinture Zao Wou-Ki, qui lui donna la possibilité de transmettre son expérience et sa connaissance approfondie de la peinture, apportant ainsi sa contribution à l’art contemporain chinois et à l’enseignement artistique. Xu Jiang, conseiller général de l’exposition, se souvient qu’à l’été de 1985 il a étudié avec Zao dans son atelier de Hangzhou pendant un mois. « C’était un homme qui parlait peu, mais ce qu’il voulait surtout dire, c’est que nous avions besoin d’apprendre ce que nous enseignaient les traditions uniques de notre nation, et ce que nous enseignaient aussi les grands maîtres du monde entier : à nous de combiner les deux aspects et d’injecter nos caractéristiques individuelles. C’était la seule façon d’intégrer naturellement chaque dimension pour former notre propre style qui ne serait pas local, mais mondial », explique M. Xu.
Au printemps 1989, lui et plusieurs camarades de l’atelier de l’académie rendirent visite à M. Zao à son domicile parisien. « Parfois, un grand tableau lui tombait dessus, le piégeant et “l’enterrant” pendant dix longues minutes », se souvient M. Xu, en ajoutant que la quête sincère du grand art chez Zao était « une sorte d’indulgence pendant le voyage de son esprit ». En reconnaissance de son exceptionnelle contribution, en 2002, l’Académie des beaux-arts de Paris fit de Zao Wou-Ki un membre à vie. L’artiste est mort en Suisse en 2013.
M. Gao se rappelle qu’il lui dit une fois que tout le monde était lié à une tradition tandis que lui, Zao, l’était à deux. « Son art incarne les traditions culturelles chinoises et occidentales », explique-t-il, en ajoutant que Zao naviguait habilement dans les eaux de l’art ancien, moderne, oriental et occidental, servant de pont culturel entre le classicisme chinois et la modernité occidentale.
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