À Paris, plongez dans les autochromes fleuris d’Albert Kahn (1860-1940). À Arles, embarquez pour le road-trip imaginaire de la photographe Kourtney Roy en collaboration avec le compositeur Mathias Delplanque. À Saint-Malo, découvrez les clichés de l’île assiégée en 1944, capturés par l’objectif de Lee Miller (1907–1977). Ou encore, au Havre, admirez le face-à-face entre les premières photographies et des tableaux impressionnistes, toutes orientées vers la même problématique : la lumière changeante.
1. Ishimoto et la beauté
Le Bal présente un maître de la photographie à l’identité hybride, l’Américano-japonais Yasuhiro Ishimoto (1921-2012), avec 180 photographies dont beaucoup de tirages d’époque. Pour lui, travailler la composition, la texture et le motif allait avec une recherche incessante de la beauté.
« Yasuhiro Ishimoto », Le Bal, jusqu’au 31 août
2. L’Amérique vue par Stephen Shore
Stephen Shore photographe new-yorkais né en 1947, ne peut saisir les paysages de son pays qu’en effectuant des road trips. La mobilité lui est nécessaire. Depuis une voiture, un train, un avion et même depuis un drone équipé d’une caméra. Il développe ainsi ce que l’on peut appeler une photographie véhiculaire, au service de sujets plus traditionnels mais parfois spectaculaires grâce à cette méthode. Cette rétrospective présente une centaine de photographies de ces paysages variés, toutes prises entre 1969 et 2001 dans le nord des États- Unis, par ce mythique photographe casse-cou.
« Stephen Shore. Véhiculaire & Vernaculaire », Fondation Henri Cartier-Bresson, jusqu’au 15 septembre
3. Arles Rencontres du 3e type
De dos et de l’eau jusqu’aux hanches, une femme contemple l’horizon. Solaire, secrète, l’affiche des Rencontres d’Arles signée Cristina de Middel donne le ton des quarante expositions figurant au programme. Toutes creusent « Sous la surface », attirées par l’envers, les marges, entre « Remous », « Esprits » et « Traces ». Parmi les incontournables, la rétrospective événement de la portraitiste américaine Mary Ellen Mark, les archives d’Uraguchi Kusukazu, amateur de ama, ces pêcheuses plongeant en apnée dans les eaux japonaises, ou la collection d’Astrid Ullens de Schooten, à la tête de la Fondation A Stichting à Bruxelles, documentaire et conceptuelle. Lire la suite
« Rencontres de la photographie », Arles, du 1er juillet au 22 septembre
4. Objectif Normandie
La Normandie a inspiré les peintres, impressionnistes en particulier, mais l’enjeu est ici de montrer comment sa lumière changeante a également marqué les débuts de la photographie, du début des années 1840 à la fin du XIXe siècle. L’exposition confronte ces deux arts, en étudiant leur relation faite d’émulation, parfois aussi de rivalité. Des chefs-d’oeuvre de Boudin, Jongkind, Monet, Pissarro… côtoient ici des images de Gustave Le Gray, Auguste Autun, Edmond Bacot ou Julien Blot.
« Photographier en Normandie, un dialogue pionnier entre les arts, 1840-1890 », MuMa-musée d’Art moderne André Malraux, jusqu’au 22 septembre
5. Collection Gilman, vues de face
Quatre décennies auront suffi à un couple américain pour réunir 1500 photographies, toutes remarquables. À la Maison Caillebotte, une galerie de 140 portraits épate et remue. Lire la suite
« Présences. Trésors photographiques de la collection Gilman & Gonzalez-Falla » Yerres, Maison Caillebotte, jusqu’au 22 septembre
6. Une pluie de stars
Il est LE photographe des stars. Né en 1945, Tony Frank fréquente à 16 ans le Golf Drouot où il rencontre Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Long Chris… avant de devenir un pilier de « Salut les copains ». Il photographiera ensuite Serge Gainsbourg, Michel Polnareff, Véronique Sanson, Mick Jagger, Tina Turner…
« Tony Frank. Photographies », Les Dominicaines, Pont-L’Evêque, jusqu’au 22 septembre
7. Depardon à ciel ouvert
Jusqu’au 24 septembre, un parcours photographique monumental est disséminé dans les rues de Paris et ses environs. Seize clichés gigantesques de Raymond et Simon Depardon mettent en lumière des instants historiques des Jeux Olympiques.
« Instants des jeux » divers lieux à Paris et en Seine-Saint-Denis, jusqu’au 24 septembre
8. Corps d’élite
Ceux d’André Steiner, champion de décathlon aux Jeux mondiaux universitaires de 1928, et entraîneur de natation au club viennois de l’Hakoah, rivalisent d’élégance. Pareil à ses frères d’exil et d’avant-garde – Kertész, Brassaï, Moholy-Nagy, Munkácsi – le juif hongrois pionnier de la « Nouvelle Vision » raffine loin de chez lui son style hardi, héritier du Bauhaus. De biais, en contre-plongée, le leader du Leica, fidèle contributeur du magazine « VU », scrute les chairs fraîches et fermes de Lisa Fonssagrives, future femme d’Irving Penn, ou de Lily, née Léa Sasson, son épouse et muse.
« André Steiner. Le corps entre désir et dépassement », musée d’Art et d’histoire du Judaïsme Hôtel de Saint-Aignan, 71, rue du Temple, 75003 Paris jusqu’au 22 septembre
9. Dernier paradis
Lauréats de la 6e édition du Prix Swiss Life à 4 mains, la photographe Kourtney Roy et le compositeur Mathias Delplanque dévoilent Last Paradise, une création où l’image et le son déroulent le film d’un road trip imaginaire. Lire la suite
« Prix Swiss Life à 4 mains. Last Paradise. Kourtney Roy et Mathias Delplanque », L’Aire d’Arles, du 1er juillet au 29 septembre
10. Lee Miller sur le front
Ce témoignage de la photographe américaine Lee Miller (1907-1977) est précieux. Débarquée à Omaha Beach le 12 août 1944, elle rejoint Saint-Malo pour faire un reportage sur le service des Affaires civiles et produit 300 clichés de la ville assiégée.
« Lee Miller. Saint-Malo assiégée. 13-17 août 1944 », Saint-Malo, chapelle Sainte-Victoire, jusqu’au 29 septembre
11. Mailaender, l’image en question
Cette carte blanche donnée à Thomas Mailaender (né en 1979) a des allures de laboratoire expérimental. Installé à Marseille, l’artiste multimédia s’intéresse à l’image, à sa matérialité, sa place dans notre quotidien et la manière dont on interagit avec elle. Dans ses installations, il intègre à ses photos celles, anonymes, glanées sur Internet ou aux Puces. Cette première rétrospective mêle travaux anciens et créations produites pour l’exposition. Guillaume Morel
« Thomas Mailaender, Les belles images », Maison européenne de la photographie, Paris, jusqu’au 29 septembre
12. Dans la tête de Maia Flore
Diplômée de l’école des Gobelins et lauréate du prix HSBC pour la photographie en 2015, Maia Flore (née en 1988) conjugue rêve et humour dans une iconographie poétique qui fait la part belle à ses impressions et à ses souvenirs d’enfance. L’artiste aime détourner les petits riens de la vie, ces instants volés au temps qui en font tout le sel. Ses images très esthétiques, soigneusement mises en scène et relevées d’une pointe de surréalisme, invitent à un voyage entre réalité et fiction, où corps et paysages semblent en parfaite osmose. Une ode à la beauté et à la légèreté.
« Maia Flore. Fou rire, rêve fou », Centre d’Art contemporain de la Matmut-Daniel Havis, jusqu’au 6 octobre
13. L’Amérique d’Andres Serrano
L’artiste, star new-yorkaise qui refuse de se considérer comme photographe mais qui est célèbre pour ses photos provocatrices, parfois scandaleuses et controversées, expose à Paris une série rétrospective où il fait le portrait d’une Amérique très dérangeante. Comme toujours à travers ses thèmes récurrents comme la mort, la religion, le sexe, la pauvreté, la violence, il parvient à dénoncer, avec une douceur perverse autant qu’avec cruauté, les contradictions de ces États-Unis triomphalistes et pourtant fragiles. La résonance est forte aujourd’hui dans le contexte pré-électoral.
Andres Serrano, « Portraits de l’Amérique », Paris, Musée Maillol, jusqu’au 20 octobre
14. Autres méridiens
Il fallait un écrin de choix pour abriter les photographies sud-américaines issues de la collection de Leticia et Stanislas Poniatowski. L’hôtel d’Assézat de la prestigieuse Fondation Bemberg, à Toulouse, est celui-ci. Il fallait un dénominateur commun aux quelque 200 pièces puisées dans cet ensemble étourdissant. La féminité est celui-là. Figurant des femmes fatales, des travestis et des transgenres, des starlettes, des anonymes et des divas, les quatre-vingttrois photographes retenus, parmi lesquels Simón Flechine, Flavia Gandolfo ou Gerardo Bastón, composent une image majuscule de la Femme – iconique et politique. Détournant les codes publicitaires, écorchant la religion, ces artistes mexicains, argentins, chiliens, péruviens ou brésiliens déploient des peaux maquillées ou nues, des corps frondeurs, clinquants ou discrets. Composées entre 1910 et 2023, ces images multicolores rappellent combien la frivolité est une affaire sérieuse tant elle permet, entre les lignes, de dire la censure et la dictature, le désir et le kitsch, la samba et la transe. Bref, la pulsion de vie.
Les paradis latins : étoiles sud-américaines, Toulouse, Fondation Bemberg, jusqu’au 3 novembre
15. Aux confins de l’océan Indien
Nouvellement restaurées, les deux orangeries du château de Cormatin (Saône-et-Loire) accueillent cet été le travail de deux photographes, Gaby Wagner et Sophie Fauchier, réalisé à Venise pendant la pandémie de COVID-19 du printemps 2020. Calme et grandiose, la Sérénissime retrouvait alors pleinement son titre, animée seulement par les jeux de miroir des canaux et par la beauté intemporelle de ses façades. L’exposition « Une Venise rêvée, silencieuse et déserte » réunit une soixantaine de photographies de la ville déserte et de ses rares promeneurs solitaires.
« Une Venise rêvée, silencieuse et déserte », château de Cormatin, Grande Rue, 71460 Cormatin, été 2024
16. Zoom sur les collections photographiques
Cadrage, perspective, abstraction, propositions documentaires ou narratives : la photographie est ici rapprochée des productions artistiques du XXe siècle, à travers 170 images issues des fonds du musée Cantini, du [mac] et du Fonds communal d’art contemporain de la Ville de Marseille, des avant-gardes des années 1930 jusqu’aux approches contemporaines des années 2000. La collection du musée Cantini compte des ensembles importants, dont des photographies de la Nouvelle Vision et de Man Ray.
L’(oeil) objectif, photographies des collections de la modernité des années 1930 aux années 2000, musée Cantini, jusqu’au 3 novembre
17. La photographie à l’épreuve
Représenter (le réel), suspendre (le temps), annoncer (la couleur). Trois gageures pour un art né après les autres, pourtant prédisposé à les soutenir. Par vagues, la technologie triomphe. Ce que prouve le commissaire Sam Stourdzé, convoquant deux cent cinquante essais transformés par cinquante artistes, vivants et morts : Dove Allouche capture les stries d’une plaque de gypse, Harold Edgerton arrête une goutte de lait dans sa chute, Saul Leiter saisit les nuances et reflets dans les rues de New York. Rares, les marines de Gustave Le Gray et les autochromes d’Albert Kahn complètent le tableau.
« Voir / le temps / en couleurs. Les défis de la photographie », Centre Pompidou-Metz, jusqu’au 18 novembre
18. Panorama horticole
Albert Kahn aimait le végétal et la photographie. Entre 1900 et 1930 il commanda des images en couleur sur plaques de verre de ses jardins de Boulogne et de Cap-Martin (aujourd’hui disparu) : sur plus de 5000 autochromes, 200 sont ici montrés, ensorcelant le ? témoignage d’une passion.
« Natures vivantes, images et imaginaires des jardins d’Albert Kahn », Musée départemental Albert-Kahn, Boulogne-Billancourt, jusqu’au 31 décembre
19. Henri Cartier-Bresson, instants décisifs
Pour sa première exposition de photographie, le Fonds Leclerc rend hommage à celui que l’on surnomma « l’oeil du siècle ». Cofondateur avec Robert Capa, George Rodger et David Seymour de l’agence Magnum, Henri Cartier-Bresson (1908- 2004) fait l’objet d’une importante rétrospective. Près de 300 photographies prises entre les années 1930 et l’aube des années 2000 sont réunies, réparties en une vingtaine de sections qui mêlent images iconiques et clichés moins attendus. Un grand voyage humaniste, social et politique, qui mène de l’Afrique à l’Italie et du Mexique au Canada en passant par Paris.
Henri Cartier-Bresson, Fonds pour la Culture Hélène et Édouard Leclerc, jusqu’au 5 janvier 2025
20. Depardon voit double
Tandis que le Frac Bretagne se focalise sur les campagnes photographiques commandées à Raymond Depardon pour les JO de Tokyo, Mexico ou Moscou, les Champs Libres s’intéressent à ses voyages en Algérie : l’un en 1961, l’autre en 2019 avec l’écrivain Kamel Daoud.
« Raymond Depardon. Les Jeux Olympiques 1964-1980 », Rennes, Frac Bretagne, jusqu’au 5 janvier 2025
« Raymond Depardon / Kamel Daoud. Son oeil dans ma main. Algérie 1961-2019 », Rennes, Les Champs libres, jusqu’au 5 janvier 2025
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