Marilyn Monroe, Salvador Dalí, Van Gogh et bien plus encore sont les célèbres portraits qui ont été repris et incarnés par les résidents des Ephad. Du 10 juillet au 9 août 2024, la Cité des aînés à Montpellier présente l’exposition photographique « Tableaux Vivants« , une initiative artistique et thérapeutique. Ce projet unique, dirigé par Claudine Walcker, art-thérapeute, présente des reconstitutions photographiques inspirées de chefs-d’œuvre célèbres, mettant en vedette les résidents eux-mêmes. L’entrée est libre et gratuite à tous ceux qui souhaitent voir par eux-même le travail réalisé.
Un projet de portraits vivants
« Nous avons choisi des œuvres parmi les plus connues pour que les spectateurs puissent les reconnaître facilement. Nous avons également sélectionné les portraits en fonction des ressemblances physiques entre les résidents et les personnages des tableaux »
L’exposition « Tableaux vivants » vise à revisiter des portraits célèbres en impliquant les résidents des Ehpad dans un processus créatif complet : choix des œuvres, costumes, maquillage, et prises de photos.
Claudine Walcker raconte avec passion comment ce projet a vu le jour : « l’idée est née d’un atelier que nous menions autour des musées. À force de contempler des œuvres d’art très connues, l’objectif était de partir de repères familiers. J’ai découvert le travail d’artistes qui réalisaient des portraits vivants à une échelle professionnelle, et nous avons décidé de nous amuser à faire de même ». Les résidents ont tous été très enthousiastes durant le processus de création, et le résultat démontre un véritable succès.
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Les bénéfices de cette thérapie : la revalorisation narcissique
Dans ce projet, l’accent a surtout été mis sur la revalorisation narcissique. « Ils ont quasiment tous accroché leurs photos dans leurs chambres ou les ont offertes à leurs proches. Le projet les a aidé à se trouver beaux et à reprendre confiance en eux », raconte Claudine.
Quant à sa profession, elle explique que l’art-thérapie est une technique non médicamenteuse, qui aboutit sur plusieurs actions. Elle est à la fois de la stimulation cognitive, du soutien psychologique, et recherche le pouvoir de s’exprimer autrement que par la parole. Elle est vecteur de « canaliser les troubles du comportement », et comprend beaucoup de travail en individuel.
Ce projet a pris un « gros mois de boulot », ce qui est rapide mais intense car comme le rappelle Claudine, il ne faut pas non plus trop tarder étant donné que plusieurs de résidents peuvent malheureusement oublier tout le travail qu’ils ont réalisé et perdre ainsi les bénéfices de cette thérapie.
L’art-thérapie, définition du Larousse :
Méthode utilisant des modes d’expression artistiques (arts plastiques en généralement, mais aussi musique, danse, etc.) à des fins psychothérapiques.
La joie des résidents et leurs proches
« On m’a choisi pour représenter Van Gogh à cause de mes yeux bleus. Moi, j’aurais préféré qu’on me choisisse pour autre chose, peut-être pour mon cerveau. »
« Ce qui est beau dans ces portaits est que chacun a sa propre petite histoire », comme par exemple, une résidente connue pour ses troubles du comportement qui a incarné Marilyn Monroe à la perfection. « Cette dame, habituellement très difficile à canaliser, passe ses journées à crier et chanter. Alors que durant le projet, elle s’est complètement prêtée au jeu et a adoré l’expérience » se souvient Claudine. Un autre résident atteint de la maladie d’Alzheimer a fidèlement reproduit le portrait « Le désespéré » de Gustave Courbet : « nous lui avons montré la photo de référence et il a respecté les consignes avec une précision étonnante. C’était très touchant à voir ».
Jean Le Clech, résident incarnant l’autoportrait de Van Gogh, partage avec joie ses souvenirs de l’atelier. « À l’époque, je peignais. J’aime beaucoup faire de la peinture, mais j’ai arrêté lorsque j’ai commencé la fac. Ce projet m’a rappelé de bons souvenirs » confie-t-il.
Quant au portrait de la « Femme assise sur une chaise » d’Henri Matisse, il a été réalisé en compagnie de la fille de la résidente en question. Elle nous partage des souvenirs émouvants de cette session de photos : « ma mère souriait pour la photo, alors qu’on lui disait qu’il ne fallait pas, elle faisant donc des grimaces et tirait la langue ». Voici encore une démonstration des bienfaits de cette expérience, à part du projet en soi, les résidents ont passé de très bons moments en compagnie de leur famille.
L’engouement des résidents a été tel que le projet, initialement modeste, s’est rapidement étendu. Une suite est déjà prévue, « La peinture fait peau », qui se concentrera davantage sur les interventions picturales centrées sur le visage.
Pour plus d’informations, contactez la Cité des aînés.
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