« Ma passion pour la photo a commencé très jeune » : entretien avec Nikos Aliagas de passage à Toulouse pour le festival MAP

Beaucoup le connaissent pour son métier, peu pour sa passion. Après plus de trente ans de carrière de journaliste et d’animateur télévision et radio, Nikos Aliagas est devenu une figure incontournable du monde médiatique français. Pourtant, c’est bien derrière l’objectif que vit sa véritable passion. « Ma passion pour la photographie a commencé très jeune. Avant même d’avoir mon premier appareil, je jouais déjà à prendre en photo plein de petits détails insignifiants. Cela allait des miettes de pain sur la table aux mains de mon père qui était tailleur. Je faisais tellement semblant de tout prendre en photo, qu’un jour mon père a décidé de m’offrir un véritable appareil pour qu’ils puissent enfin avoir la paix » se souvient-il.

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Cette passion pour la photo et pour les petits détails ne l’a jamais quittée. Aujourd’hui encore, c’est cette sensibilité qui le guide dans ses œuvres : « J’aime photographier car c’est enregistrer ce qui n’a existé qu’une demi-seconde. Quand je photographie un portrait par exemple, j’essaie de capter ce que le regard dit de la vie de cette personne qui m’est inconnue. La photo a cette capacité à raconter les non-dits. Et puis c’est aussi un jeu de miroirs. Photographier les autres c’est aussi une façon de se comprendre soi-même ».

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« À Toulouse, il y a une lumière de dingue »

Exposées à Toulouse dans le cadre du festival de photographie MAP, les œuvres de Nikos alternent entre portraits, paysages et close-ups. Le tout, en noir et blanc. « C’est un choix artistique de ma part. La couleur est périssable tandis que le noir et blanc reste. Et puis, il y a des couleurs dans le noir et blanc ! Chaque dégradé, chaque zone d’ombre ou de lumière, chaque courbe devient plus importante encore ». Un choix artistique qu’il a continué d’appliquer en juin dernier, quand, préparant l’exposition, il est venu prendre des photos à Toulouse, pourtant réputée pour son rose. « Ça ne m’a pas posé problème de travailler en noir et blanc à Toulouse. En réalité, le rose c’est une idée chromatique. Ce qui est important dans mes photos, c’est la lumière. Il y a une lumière de dingue à Toulouse, et elle se trouve dans les yeux des gens » développe celui qui a été frappé par la gentillesse des habitants.

« À Toulouse, tout était possible, tout était sympa. Quand je prends une photo de quelqu’un, généralement je m’arrange pour prendre la première sans qu’il ne me voie. Sinon, on perd la spontanéité d’avant la rencontre. C’est seulement ensuite que je vais me présenter et demander si je peux garder la photo et surtout si la personne est d’accord pour que j’en prenne d’autres. À Toulouse, j’ai dû avoir 99,9 % de réponses favorables ».

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Une séparation entre le travail et la passion

Grand admirateur du travail de Sabine Weiss, de Sabastião Salgado ou encore de Josef Koudelka, Nikos Aliagas jouit aujourd’hui d’une certaine notoriété dans le monde de la photographie. Pourtant, pas question pour lui d’en faire autre chose que sa passion. « Dans le monde de la photo, le fait que je sois connu à cause de mon travail d’animateur peut être un frein. Mais j’essaie de séparer au maximum mon travail de ma passion. Au travail, je mets dans la lumière ceux qui savent être dans la lumière. C’est mon métier. La photographie, c’est une autre lumière. Quelque chose vers lequel je tends mais dont je ne veux pas faire mon métier ».