Les femmes s’exposent à Houlgate : douze photos sur l’exode du peuple Guna par Isabelle Serro

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La photographe Isabelle Serro était déjà présente pour exposer son travail lors de l’édition 2023 du festival Les Femmes s’exposent. Elle est de retour cette année pour présenter un autre projet : « Odyssée d’un peuple autochtone au Panama ».

Ce sujet à l’international a été accompagné par les bourses du festival de Houlgate, « Isabelle a proposé un sujet sur la montée des eaux au Panama » rappelle Béatrice Tupin, directrice du festival.

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Un travail qui a, malheureusement, dépassé son statut artistique, puisque la photographe a été enlevée et séquestrée, avant d’être exfiltrée par l’armée panaméenne. Son projet a dû être écourté, « il est difficile est dangereux d’être photographe, dans des zones qu’on n’imagine pas forcément à risque » souligne Béatrice Tupin.

Tomas, de l'ethnie Gouna, vit sur l'ile de Gardi Sugdub depuis plusieurs générations. L’annonce de l’élévation du niveau de la mer, d’ici 2050, mets en péril les 365 iles panaméennes de l'archipel des San Blas. Quitter cette île, c’est mettre en danger un équilibre familiale, communautaire mais aussi économique.Les Gounas, premiers habitants des Amériques à devoir quitter leurs terres ancestrales, font face à une menace sans précédent.
Tomas, de l’ethnie Gouna, vit sur l’île de Gardi Sugdub depuis plusieurs générations. L’annonce de l’élévation du niveau de la mer, d’ici 2050, mets en péril les 365 îles panaméennes de l’archipel des San Blas. Quitter cette île, c’est mettre en danger un équilibre familial, communautaire mais aussi économique. Les Gounas, premiers habitants des Amériques à devoir quitter leurs terres ancestrales, font face à une menace sans précédent. ©Isabelle Serro

« Mesurer l’impact sur les populations »

« Choisir les photos que l’on allait pour montrer a été délicat pour moi » reconnaît Isabelle Serro, qui a néanmoins tenu à aller au bout de son projet et présenter le fruit de son travail. « Pour ce sujet, je suis partie de choses que j’avais lues, sur un peuple autochtone, les Gunas, qui vit dans l’archipel des San Blas, une étendue de petites îles où il y a beaucoup de touristes ».

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Douze photos grand format sont exposées en accès libre.
Douze photos grand format d’Isabelle Serro sont exposées en accès libre. ©Le Pays d’Auge/Nicolas MOUCHEL

À cause du réchauffement climatique et de la montée des eaux, « ces gens qui vivent sur les îles vont devoir les quitter. Une quarantaine d’îles est habitée ». Une véritable contrainte et un déracinement pour ce peuple.

Cette communauté revendique son indépendance. Le réchauffement climatique est là, c’est une certitude. Ce qui m’intéressait de mesurer, c’est l’impact sur les populations, ce mouvement de population vers la terre ferme, niveau des traditions, au niveau social et familial.

Isabelle Serro

Les douze clichés de l’exposition d’Isabelle Serro sont à découvrir en accès libre jusqu’au 1er septembre 2024, sur la plage de Houlgate, dans le cadre de la 7e édition du festival Les Femmes s’exposent.

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