Réserviste en 2021 à Tokyo, Coline Devillard va vivre à 23 ans ses premiers Jeux olympiques à Paris, cet été. Du haut de son 1,48 m, la spécialiste du saut de cheval espère vivre de belles émotions à Bercy. Voici trois choses à savoir sur Coline Devillard.
Elle a peur des barres asymétriques
Coline Devillard ne sera jamais une généraliste. La raison : elle a peur des barres asymétriques. C’est un peu le comble pour une gymnaste. « Ce sont les barres qui ont peur d’elle », chuchote un de ses coachs à l’Insep.
S’il lui arrive toute de même de pratiquer cet agrès, notamment en Top 12 avec Meaux, la jeune femme n’a jamais accroché avec les barres asymétriques. Malgré le temps, l’expérience et la pratique, Coline Devillard n’a jamais réussi à maîtriser cet engin qui la met mal à l’aise. « J’ai été obligée d’en faire car ça fait partie de la gym. Mais j’ai encore peur, avoue-t-elle. Je n’ai aucun contrôle. En grandissant, j’ai appris à faire des figures, de plus en plus stylées, mais évidemment j’ai eu des chutes. Donc plus je grandissais, plus j’avais peur. »
Ne vous attendez donc pas à voir Coline Devillard tourner autour des barres à Bercy. Même pour l’épreuve par équipes avec l’équipe de France. Devillard se chargera des passages au saut de cheval et au sol, tandis que Lorette Charpy fera la poutre et les barres asymétriques.
Première Française championne d’Europe au saut de cheval
En 2017, lors de ses premiers Championnats d’Europe, Coline Devillard était devenue la première Française de l’histoire titrée au saut de cheval. En Roumanie, personne ne s’attendait à voir triompher ce petit bout de femme de 16 ans. La gymnaste de Digoin entrait dans l’histoire sous les yeux de ses parents, Franck et Fatima, qui faisaient là leur premier voyage en 20 ans de mariage.
« C’était tout neuf, tout nouveau », se souvient Coline Devillard, qui a remis ça six ans plus tard. En avril 2023, lors des championnats d’Europe à Antalya (Turquie), elle a de nouveau décroché la médaille d’or au saut de cheval. « Mon deuxième sacre c’était spécial, entre-temps je suis devenue plus mature. Puis je savais que j’étais favorite, je me savais attendue. Je ne voulais pas faire deuxième, ni troisième. C’était la victoire et rien d’autre. Là, je n’étais pas venue pour faire ce que je peux, j’étais là pour un objectif et j’y ai répondu. » Un titre de championne d’Europe qu’elle a su conserver en 2024, en décrochant la médaille d’or à Rimini (Italie) début mai.
Ladji Doucouré lui a lancé un défi
Après les JO de Tokyo, Coline Devillard a cherché à s’améliorer encore et encore. Pour elle, la marge de progression passait par une meilleure course d’élan au saut de cheval. En discutant avec son meilleur ami Téo Andant, athlète à l’Insep et spécialiste du 400 m, la gymnaste a eu l’idée d’aller demander des conseils à Ladji Doucouré, ex-spécialiste du 110 m haies, aujourd’hui entraîneur au pôle athlétisme de l’Insep.
S’il n’est pas question de passer les haies « ou alors en dessous avec mon 1,48 m », elle est traitée comme une athlète à part entière par Ladji Doucouré lors des séances sur piste du mercredi matin, avec le groupe d’athlètes entraînés par Doucouré. « Ma course est intelligente. Je ne sais pas encore courir comme quelqu’un qui fait un bon 100 m mais je sens que je cours mieux, affirme Devillard qui a désormais une corde de plus à son arc. D’ailleurs, Ladji a dit qu’après les JO, il me testerait sur 60 m. C’est toujours d’actualité, on verra ».
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