Chaque été, depuis 2012, la ville de Nantes part en « voyage » avec une programmation artistique disséminée dans l’espace urbain. A 73 ans, Jean Blaise, le directeur de cette manifestation, a choisi de passer la main de cette grosse machine après plus de quarante ans passés dans la vie culturelle de la ville.
Cette édition du Voyage à Nantes, qui est votre dernière, a-t-elle une portée particulière ?
Je fais en réalité chaque édition comme si c’était la dernière, sans me poser la question. La question centrale, que je me pose en revanche toujours, c’est : est-ce que ce que l’on fait est juste ? Est-ce que ça transcende toutes les polémiques, tous les discours ? Ce n’est pas parce que c’est ma dernière année que je veux marquer cette édition de mon empreinte.
Lorsque vous avez créé la manifestation, il y a douze ans, c’était une sorte d’aboutissement de plusieurs décennies de travail sur l’action de la culture dans la ville…
Oui, à l’origine, j’ai été envoyé à Nantes par Jack Lang, en 1982, pour créer une maison de la culture style Malraux, subventionnée à 50 % par l’Etat et à 50 % par la ville. J’avais fait une préfiguration en montant une association et, en 1983, juste un an après, la municipalité avait changé de bord, avec un maire RPR, Michel Chauty [1924-2007], qui m’a remercié. A partir de là, comme j’avais déjà créé une petite équipe, j’ai quand même décidé de rester.
Pour faire quoi ?
J’avais toujours le soutien du ministère de la culture. Donc, je suis allé voir les maires socialistes des villes de l’agglomération nantaise, et je leur ai proposé de créer une scène nationale itinérante, puisque je venais de là, j’avais dirigé plusieurs scènes nationales. On a fonctionné comme ça pendant six ans, en faisant des propositions artistiques qui correspondaient aux besoins de chacune des villes.
Le sur-mesure a toujours été au cœur de votre approche…
J’ai toujours voulu que les habitants sentent que ce que l’on fait chez eux leur parle. Rendre accessible a toujours été une évidence pour moi, sans que cela ne renie en rien la qualité et l’ambition. A Saint-Herblain [Loire-Atlantique], où Jean-Marc Ayrault est alors maire, on a créé un festival de spectacle vivant, où l’on fait venir les plus grandes compagnies de France de l’époque. Ça a duré six ans et, en 1989, quand il se présente aux municipales à Nantes, il est élu au premier tour. C’est là que commence cette aventure de politique de la ville. Nantes est alors complètement éteinte, puisqu’elle a perdu ses chantiers navals, son industrie… Son objectif est de la relancer, et il va miser sur l’énergie de la création artistique.
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