La Kostalde baleada constitue chaque année, depuis 2013, le moment fort des nombreuses activités de l’association Ibaialde. Randonnée à la fois physique et culturelle, elle a été créée afin de retrouver le chemin qu’empruntaient autrefois, tout le long de la côte, les pêcheurs de baleine.
Une époque bien différente de celle d’aujourd’hui. Paul Watson, le fondateur de Sea Shepherd, aujourd’hui en prison en raison d’un mandat d’arrêt du Japon, ne se serait pas ému du travail des pêcheurs basques, motivés avant tout par le souci de nourrir leurs familles. Ils ne disposaient pas de navire usine de 113 mètres de long comme celui qui vient d’être mis en service par l’empire du Soleil levant, qui fait fi de l’obligation de préserver ces grands cétacés, aujourd’hui menacés de disparition.
1 600 marcheurs
La pêche n’occupe plus aujourd’hui la place qu’elle avait dans l’économie du Pays basque. Mais elle constitue une part de son histoire qu’Ibaialde entend préserver. Ce qui l’a conduit à repartir sur les traces des pêcheurs avec la Kostalde baleada. Une randonnée d’un peu plus de 30 kilomètres, dont le parcours a dû évoluer avec la fermeture de la route de la Corniche, entre Hendaye et Ciboure. Les inscriptions pour y participer ont lieu chaque année entre la fin du mois de juin et le début du mois de juillet, et sont closes rapidement. Pour des raisons de sécurité et de logistique, Ibaialde limite le nombre de participants à 1 600.
Le départ est désormais donné depuis Ciboure. L’heure est toujours calculée en fonction des marées, puisqu’il faut marcher sur la plage entre Bidart et Biarritz, en passant dans des zones submergées à marée haute.
Tronçonneuse et ciseaux à bois
L’arrivée aura lieu dans l’après-midi du samedi 21 septembre, sur l’Esplanade de La Barre, à Anglet. Le sculpteur d’Ordiarp, Jean-Yves Behoteguy y sera présent dès le matin. Il va réaliser, pendant la durée de la randonnée, une baleine grandeur nature, dans une bille de hêtre.
Charpentier, artiste, designer, poète, « issu d’une famille de chasseurs et de marins », Jean-Yves Behoteguy se passionne pour la sculpture sur bois depuis l’enfance. On lui doit le parcours d’animaux dans l’ancien lac artificiel d’Iraty-Cize, ou encore la Vierge de bois de l’église d’Ascain et de nombreuses réalisations, oiseaux, tortues, statues de bergers, masques et autres pour des particuliers.
Il est aussi passé maître dans l’art de fabriquer des cabanes dans les arbres. En 2015, il avait sculpté un cochon basque pie noir, quai Chaho-Pelletier, dans le cadre de la foire au jambon, à Bayonne.
Samedi 21 septembre, à la tronçonneuse et aux ciseaux à bois, il fera naître une baleine, appelée à rejoindre ensuite la salle de réception-musée du local d’Ibaialde. Là où sont exposés les 32 blasons en bois réalisés par l’un de ses membres, Jean-Marie Laquech et qui illustrent tous les ports basques entre Bilbao et Anglet.
« La dimension culturelle est présente depuis la première édition de la Kostalde baleada, confie Jean-Marc Landarretche, président d’Ibaialde. Pour ne pas tomber dans la routine, elle est appelée à prendre une place de plus en plus importante. »
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