À Auray, Gwenaëlle Le Mée du journalisme à la création artistique

Quel est votre parcours ?

Après des études de communication à Paris je suis entrée à la Cinq comme technicienne de montage. En formant des journalistes je me suis dit que cela m’intéressait et j’ai repris des études rue du Louvre en étant en alternance chez LCI. J’y suis restée dix ans d’abord au desk puis comme responsable d’édition. Puis je suis partie pour des raisons familiales au Liban et au Qatar. Parallèlement j’ai créé une agence de photos de presse pour laquelle je rédigeais des articles. En 2016, je suis rentrée en France et j’ai intégré la rédaction de France infos TV. C’était les débuts de la chaîne. C’était passionnant.

La suite de votre carrière semblait toute tracée. Que s’est-il passé ? Pourquoi avoir subitement changé de voie ?

Le rythme de l’info en continu était très fatigant, on passait de la tranche matinale à celle du soir et inversement. Et surtout j’ai dû faire face à deux cancers qui sont aujourd’hui en phase de rémission mais qui n’étaient plus compatibles avec un tel investissement. Ajoutez à cela le Covid et vous avez le combo qui m’a fait prendre un virage à 180°.

Pourquoi choisir la création artistique ?

Le côté artiste je pense que je le tiens sans doute de ma mère, peintre elle aussi. Mais j’ai toujours été attirée par l’art puisque j’avais déjà une licence d’arts plastiques que j’avais passée à la Sorbonne, comme cela pour le plaisir. Quand je me suis retrouvée confrontée à la maladie je me suis remise en question et je me suis alors demandé, maintenant je fais quoi ?

Qu’avez-vous répondu à cette question ?

La photo était un domaine que je connaissais bien et que je maîtrisais. Cela s’est imposé à moi comme une évidence mais j’ai eu envie d’apporter une touche très personnelle à mes photos. En fait, elles me servent de base. Ensuite je les retravaille après transfert sur panneau de bois avec de l’encre ou de l’acrylique par exemple pour leur apporter du relief. Au début je mettais beaucoup de feuilles d’or. À présent elles ont disparu. J’aime les fleurs, le flou, les paysages.

Je m’inspire aussi de mes voyages ou de mon arrière-grand-mère qui a suivi son mari sur le Cap-Horn. C’est un style très personnel un peu onirique qui donne une dimension et une vision différente de chaque photo. Je me la réapproprie pour en faire à chaque fois une pièce unique qui reflète aussi les accidents de la vie. Chaque transfert sur un panneau est un incident différent. Aujourd’hui j’expose régulièrement dans deux galeries dont une rue Bonaparte dans le VIe arrondissement de Paris. J’ai aussi reçu plusieurs prix lors de salons.

Quelles sont vos attaches avec la Bretagne ?

Même si aujourd’hui je suis installée sur l’île de Ré, j’ai un nom breton… Toute ma famille est originaire du Finistère Nord et enfant je passais toutes mes vacances à Carantec. Pour moi, ma région de cœur c’est la Bretagne et c’est là que je me sens bien. Et pour ce qui est d’Auray. C’est le hasard qui m’a amenée ici. J’ai été invitée par Victoria Vinas qui exposait avant moi et m’a proposé de prendre le créneau après elle. J’ai accepté avec plaisir, l’endroit est formidable.

Pratique

Jusqu’au dimanche 18 août, à la galerie La Réserve, 31, rue du Château, ouverte tous les jours de 10 h 30 à 13 h et de 14 h à 19 h. Contact : site : www.gwenaellelemee.com, Instagram : www.instagram.com/glm.artist.